Pour l'Histoire

La Tunisie respire la liberté depuis quelques jours. Un sentiment frais, ou devrais-je plutôt dire, un sentiment qui fut longtemps Absent.

Submergé par les intox, la désinformation et le flux d'articles, de statuts Facebook et de Tweets, je me suis décidé à aller voir ce qui se passe dans l'avenue Habib Bourguiba de mes propres yeux, fautes de média professionnel et digne de confiance, il fallait que je fasse le travail de journalistes pour moi-même.

La chose qui m'a le plus changé, c'était les murs. Il faut dire que depuis le 14 Janvier 2011. Je n'avais pas foulé les trottoirs de l'Avenue. Des murs qui était soit blanc, soit couvert par des posters, sont devenu un support d'expression pour le peuple, la règle de "Murs Blancs, Peuple Muet" avait pris tout son sens durant ces 23 dernières années. Il me semble que les bombes de peintures ont été le produits le plus vendus durant ces derniers jours post #14Jan.

Ce qui m'a le plus marqué, c'est un poème, imprimé par son auteur (Anonyme), et accroché dans un arbre au milieu de l'Avenue Habib Bourguiba. Le texte s'intitule "Pour l'Histoire". Un Texte que je partage avec vous, pour porter plus loin le message de la personne qui l'a écrite.

POUR L'HISTOIRE

J'écris pour l'Histoire, afin qu'elle n'oublie pas

Que je suis debou, j'ai fait mon premier pas

J'écris pour l'Histoire, afin qu'elle s'en souvienne

Que chasser un fou, ne me pose aucune gène

J'écris pour l'Histoire, qu'elle prépare ses statues

Car c'est à mains nues, que je me suis battu

J'écris pour l'Histoire, pour lui crier encore

Qu'elle se rebiffe vite et qu'elle change son décor

J'écris pour l'Histoire, dans la langue de Voltaire

Pour dire bien fort, que je ne sais plus me taire

J'écris pour l'Histoire, même mille et une fois

Pour dire que je ne suis plus, comme autrefois

J'écris, j'écris, je ne sais plus m'arrêter

Je lui écris tout, pour ne rien regretter

J'écris même avec des yeux pleins de larmes

Pour ceux tombés, sans jamais porter d'armes

J'écris sans encre, sans crayon ni plume

Pour ceux restés couchés, sur le bitume

J'écris sans recherche, j'écris par instinct

Pour ceux qui ont pu seuls, forcer le Destin

Ecrit par A4- le 21 Janvier 2011 - Tunis